La question de la libre circulation des personnes est une des pierres d‟achoppement entre les Etats membres de la Communauté Economique et Monétaire de l‟Afrique Centrale (C.E.M.A.C). Cette mésentente est liée à une multitude de raisons, dont certaines participent de constructions imaginaires développées en particulier au Gabon et en Guinée Equatoriale. Trois grands mythes sous-tendent le refus manifeste de ces deux Etats d‟appliquer le principe communautaire de la libre circulation des personnes ; il s‟agit des mythes de l‟invasion démographique, de la spoliation économique et de la perversion sociale associée à la délinquance d‟origine étrangère. Fortement ancrées dans les consciences nationales, ces représentations s‟expriment à travers des politiques migratoires et des pratiques frontalières particulièrement discriminatoires à l‟égard des ressortissants de la sous-région.