La « géopolitique » dans le contexte gabonais désigne le partage de l’espace politico-administratif en fonction de l’appartenance tribalo-régionale. Pour assurer sa pérennité et son efficacité, elle va mobiliser les éléments de la violence symbolique à travers les artéfacts précoloniaux qui servaient de support au pouvoir politique mais aussi des éléments symboliques postcoloniaux de gestion politique tels le « progresisme Démocratique et Concerté », le « Rénovation », le « Nouvel Elan »… en les combinant avec les éléments matériels de la rente économique ( argent, marchandises et autres biens matériels) pour donner naissance à cette violence de l’imaginaire qui a eu cours pendant le règne du Président Omar BONGO ONDIMBA. Contrairement à la violence symbolique qui est inclusive, intégrative, la violence de l’imaginaire est destructurante, exclusive, lieu de la déparentalisation et lieu de cette manipulation idéologique qui a abreuvé la structure mentale des populations en leur faisant croire en une participation à ce système, alors que dans les faits elle participait à leur dénuement matériel. Au lieu de progrès qu’elle s’était donnée comme dessein, elle engendre une logique mortifère qui prend la figure des diables, des corps mutilés, des mami-watas, des fantomes et dessine une course effrenée à l’accumulation des biens.